Texas. Les résistantes pro-avortement
"Mon objectif est de faire de l'avortement, à quelque stade que ce soit, un objet du passé". Ainsi parlait en 2012 le gouverneur républicain du Texas, Rick Perry. Deux ans plus tard, sa promesse est en passe d'être tenue : le Lone Star State ne devrait plus compter cet automne que six centres d'IVG, contre 44 en 2011. Six cliniques pour le deuxième État le plus grand et le plus peuplé des États-Unis! D'après une étude conduite par l'université du Texas, près d'une femme candidate à l'IVG sur trois pourrait être privée de soins, ces cliniques étant toutes situées en ville. À l'origine de ce désert médical organisé, la loi HB2, artillerie lourde déployée contre les "meurtrières d'enfants" par la droite conservatrice au pouvoir, déterminée à revenir à la société bon teint d'avant l'arrêt de 1973 légalisant l'avortement.
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Open Sesame
Le soir de ma visite au Magic Castle, la terre a tremblé plus de trente fois sous Los Angeles. La secousse la plus violente, 5.1 sur l'échelle de Richter, s'est produite à 21h10. 3 000 foyers ont été privés d'électricité. Disneyland a mis ses attractions sur pause. Une voiture s'est retournée après un éboulement sur Carbon Canyon Road. La nouvelle, je ne l'ai apprise que le lendemain. Le soir même, trop occupée à scruter les mains des escamoteurs de valet de trèfle et autre deux de carreau, quand je ne jouais pas les Narcisse devant le miroir déformant du sous-sol, je n'ai rien senti du tout. Ma collègue photographe non plus, ni les magiciens avec qui nous avons discuté une partie de la nuit. Aurions-nous perçu la secousse, que nous l'aurions prise pour une énième excentricité maison - le réveil d'un monstre endormi, le passage d'un train fantôme... Dans cette vieille demeure privée de lumière naturelle, tout nous aurait semblé possible. Un esprit du nom d'Irma ne joue-t-il pas au pian…
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KissKiss, leur big bank
Ça ne se voit pas tout de suite, que ces deux-là mènent une guerre. Pour tout dire, on les trouve même bien détendus. Vincent Ricordeau, en particulier. So cool, de recevoir avachi dans le canapé, tutoiement et verre de rosé aux lèvres. Ne fais pas ta pisse-vinaigre, me direz-vous, à 45 ans, le président et cofondateur de la plateforme de financement participatif Kisskissbankbank se tient comme il veut, surtout en vacances, a fortiori chez lui. Soit un grand appartement dans le XVIIe arrondissement de Paris, au salon-salle de jeux plutôt que salle à manger. Un tipi ceinturé d’une guirlande lumineuse sert de cabane à Swann et Nell, 10 et 4 ans, le nez présentement écrasé contre la porte vitrée, maintenue fermée le temps de l’interview. Leur mère leur fait des signes compatissants de la main.
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La modeuse est-elle maso?
À l'origine, une de ces drôles d'études dont les Nord-Américains ont le secret. Menée sur plus de 700 personnes, dont une majorité de femmes, Should the Devil Sell Prada? (Le diable devrait-il vendre du Prada?) concluait fin avril que plus les vendeuses des boutiques haut de gamme sont snobs, plus les clientes ont envie d'acheter (1). Comme si souffrir pour être belles ne suffisait pas, nous consentirions aussi à souffrir pour être in? Oui, madame. Après réflexion, interviews et psychothérapie collective, il semblerait que la modeuse aime...
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Tête ben que oui...
La semaine dernière, Laurent Ruquier regrettait que la presse intellectuelle de gauche (suivez son regard) «crache sur quelque chose sous prétexte que ça touche un large public». Ses émissions sont suivies par un paquet de gens. 1,4 million de téléspectateurs samedi pour la dernière d’On n’est pas couché. 1,83 million en moyenne pour On va s’gêner sur Europe 1. Ruquier, c’est une marque, du made in Normandie à l’appellation tellement contrôlée que ses produits phares commencent tous par «On» – On n’demande qu’à en rire, On a tout essayé, On n’a pas tout dit. Le hic, c’est que l’animateur-producteur-auteur-directeur de théâtre se révèle hors écran plus grand que prévu, de sorte que, velléités élitistes ou non, on n’allait pas, visant haut, prendre le risque de se cracher dessus. De toute façon, fidèle à notre obsession jeuniste de travailleur précaire, militant pour le départ à la retraite des indéboulonnables, on ne crache pas, on enterre.
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