J'ai testé le régime commando
Je pèse 63 kilos pour 1,70 m. D’après la littérature pseudo diététique suivie à la lettre par tout ce que l’Occident compte de filles complexées et influençables, je devrais, pour être une espèce de bombe, faire moins de 60 kilos. Mon père m’a surnommée « Potelée » toute mon enfance : je suis une fille influençable. Et désespérée : j’ai beau courir deux fois par semaine et me contenter, le soir, d’une salade et d’un yaourt, ma balance ne veut rien entendre – pour toi, ma fille, c’est 63. Alors quand j’ai découvert que « New You Boot Camp », une société anglaise spécialisée dans la perte de poids, organisait des programmes d’entraînements militaires sur une semaine, j’ai dit banco. Au mieux, je me métamorphoserai en un « nouveau moi », genre Lara Croft. Au pire, je ramènerai un article musclé. DIMANCHE Il est 18h lorsque j’arrive au manoir de Woodhall, à 150 kms au nord est de Londres. « Vous êtes sûr que c’est là ? », je demande, incrédule, au chauffeur de taxi. Devant nous, point de…
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Le givre et les lettres
«Enfant, je vivais avec mes parents dans l’extrême nord-est, où le contraste entre les saisons est si grand. L’hiver, je trouvais la fin du jour interminable : la lumière fondait si lentement que jamais la nuit ne semblait tomber, elle se faufilait plutôt. Alors c’était fini, la lune était notre seul soleil, le bleu régnait sur la vie. J’étais jeune : je pensais que la longue nuit était la norme pour tout le monde, et cela me rendait mélancolique. Doit-on pour autant conclure que mon esprit poétique vient de là ?» Ses yeux clairs noyés dans l’immense carte de l’Islande affichée sur le mur du pub, le poète Sigurdur Palsson (1) se souvient, et s’interroge. Comment expliquer le «miracle islandais» sans tomber dans l’équation facile : climat rigoureux + nature sauvage = fibre littéraire ? Un volcan, Eyjafjallajökull, trois geysers et quinze trolls ne font pas un poète. Alors quoi ? Peu d’Européens du continent connaissent l’existence de ce mystère, qui n’a rien, ou trop peu, à voir avec …
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Au bonheur des dames
L’anecdote parle d’elle-même. Assise dans un salon de sa société de services financiers Audur Capital, Kristin Petursdottir montre le portrait de Vigdis Finnbogadottir, première femme au monde à avoir été démocratiquement élue à la tête d’un État, l’Islande, en 1980 : « Je me vois encore, petite, demander à ma mère : « Comment une femme peut-elle être président ? ». Ma fille avait douze ans lorsque Olafur Ragnar Grimsson a succédé à Vigdis en 1996. Elle m’a dit : « Comment un homme peut-il être président ? ». Vous voyez le chemin parcouru... » En Islande, les femmes sont reines. D’après le rapport sur les disparités entre les sexes du Forum économique mondial établi en 2011*, c’est, pour la troisième année consécutive, le pays du monde où les inégalités de genre sont les plus faibles. À la 48e place (sur 135), la France n’a pas de quoi faire la maligne : la Norvège, la Finlande et la Suède (2, 3 et 4e) sont loin devant, tout comme l’Allemagne (11e), l’Espagne (12e), mais aussi les Phi…
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Mort au vachard!
Chers amis. Chers fans. Chers people. Lorsque la famille Bedos m’a fait savoir que Guy m’avait choisie pour prononcer son éloge funèbre devant vous, ce jour, en l’église Saint-Roch, j’ai d’abord pensé à une mauvaise blague. Car enfin, nous ne nous connaissions pas. Tout au plus nous étions-nous devinés il y a quelques semaines, lors d’une interview pour Libération que j’avais décidé de centrer non pas sur sa vie, mais sur sa mort. A 77 ans, l’humoriste ne jouait-il pas Rideau !, un spectacle qu’il présentait comme le dernier ? Son fils Nicolas ne le poussait-il pas vers la sortie, accaparant son patronyme sur tous les plateaux de télé ? Quel type de relation entretenait-il avec l’au-delà, lui dont les intimes (ses deux anciennes compagnes, son fils adoptif, ses amis les plus chers) sont partis avant lui ? La bonne grâce avec laquelle Guy Bedos s’était prêté au jeu des questions-réponses macabres m’avait étonnée. Je l’avais trouvé généreux. Quelle naïveté ! Si j’avais su, alors, qu’il …
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Les vérités de la génération Y
Égoïstes (63%), paresseux (53%) et intolérants (53%). Qui ? Vous, nous, les jeunes de moins de 30 ans. Vous savez, les « Y », ces êtres humains différents qui ne croient en rien, ne pensent qu’à leur gueule et papotent, tweetent et chattent sur leur smartphone au lieu de chercher du boulot. Selon un sondage réalisé mi-novembre par Ipsos-Logica Business Consulting pour Le Monde auprès d’un échantillon représentatif de 1 014 personnes, la société aurait une bien sale image de sa jeunesse. « Si 81% des Français pensent que les temps sont durs pour les jeunes, ils n’en font pas des victimes pour autant, décrypte Christelle Craplet, directrice d’études à Ipsos. C’est comme si dans la tête des gens, les moins de 30 ans ne mettaient pas tout en œuvre pour améliorer leur situation. » D’où vient cette méprise ? Pour Olivier Galland, auteur de Sociologie de la jeunesse (Armand Colin), « les jeunes servent de réceptacles aux angoisses de la société sur elle-même ». Rien de nouveau, donc. À un par…
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