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Le biopic tombe à pic
Be
Analyses — 11 novembre 2011
Le biopic tombe à pic

En France, il y a cinq ans, le mot “biopic” n’existait pas. On allait voir “le film sur Mitterrand”, “l’histoire vraie de Ray Charles” ou “tu sais, le truc sur la vie de Mohamed Ali”. Il y a cinq ans, La Môme n’avait pas encore dynamité le cinéma français, déclenchant une avalanche de répliques : Séraphine, Sagan, Mesrine, Coluche, l’histoire d’un mec, Coco avant Chanel, Coco Chanel & Igor Stravinsky, Carlos, Gainsbourg (vie héroïque). Contrairement aux États-Unis, où les biopics sortent à la chaîne, la France n’en avait jusqu’alors produit que de façon ponctuelle (Camille Claudel, Landru, Docteur Petiot, Lautrec, etc.).

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L'amour d'une femme engagée
BE
Stories — 1 novembre 2011
L'amour d'une femme engagée

Au fond d’elle-même, Aung Saan Suu Kiy savait. Son destin, elle le touchait du doigt bien avant que la machine à réprimer ne s’abatte sur elle : servir son pays au point de sacrifier son amour pour son mari et ses enfants. Dans l’introduction à Se libérer de la peur (Éd. des femmes), Michael Aris écrit que dans l’une des lettres qu’il a reçues d’elle en 1971, Suu lui disait sa « crainte que des circonstances et des considérations nationales puissent [les] séparer à un moment où [ils] ser[aient] si heureux ensemble, que cette séparation serait un tourment ». Sombre prémonition. Entre la première assignation à résidence de l’opposante par la junte en 1989 et la mort de son mari en 1999, le couple ne se sera revu que cinq fois. Suu et Michael se rencontrent à Oxford dans les années 1960. Fils d’un fonctionnaire du British Council, il est Anglais et étudie la civilisation tibétaine. Elle suit des cours de philosophie, d’économie et de politique. Sa mère est l’ambassadrice de Birmanie en I…

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"Je ne suis pas un homme politique"
Libération
Portraits — 19 août 2011
"Je ne suis pas un homme politique"

Je pressens que la côte n’est pas loin. Pourtant d’où nous sommes, les murs d’eau sont notre seul horizon - il n’y a plus d’horizon. Les vagues, qui cet après-midi léchaient notre navire, le recouvrent maintenant tout à fait. Scélérates, je vous coucherai sur le papier si Dieu me prête vie ! Alors vous ne serez plus debout. Immortelles, vous deviendrez immobiles et, asséchées comme des vieilles filles, ne connaîtrez plus de l’eau que le ruisselet d’encre qui vous contiendra à jamais. Alors je serai grand, et je n’aurai plus peur. Pour l’heure mes mains glissent sur le gouvernail, je prie le ciel pour que nous filions dans la bonne direction, nous avons tant de vies à vivre encore, quand soudain, le phare, la Lumière, la Vie ! Eric, mon matelot, mon frère, ne vois-tu rien venir ? Eric ! Eric ? Ce rêve, encore. Plus réel que la réalité même. Fantômes d’écume et de sel, quand cesserez-vous de peupler mes nuits ? La lune est pleine. A travers mes paupières noyées de sommeil, je reconnais …

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"Des tiramisus, on en cuisinera d'autres"
Libération
Portraits — 18 août 2011
"Des tiramisus, on en cuisinera d'autres"

Et merde, j’ai pas de jeton. Pas de pièce d’un euro non plus. Si on me laissait faire les courses plus souvent, aussi. Foutez-moi la paix, je leur dis, allons à l’essentiel. Mais non ! Y a toujours quelque chose, comme l’autre, là, je sais même plus son nom, qui m’appelle juste pour me cirer les pompes. Maintenant, je me retrouve à réclamer de la monnaie à l’accueil alors qu’avant, mes jetons de chariot, je les oubliais jamais. Ça doit être ma tumeur au cerveau. Mais si, ce cancer monstrueux que vous cache Martine Aubry, la candidate islamiste alcoolique et homosexuelle. Ben oui, vous saviez pas que quand elle a un coup dans le nez, avec sa copine Marylise, eh bien… On raconte même que son mari, l’avocat halal, est à deux doigts de lui faire porter le voile ! Bande d’imbéciles. Le pire c’est que vous seriez drôles, si vous n’étiez pas si cons. Bon, qu’est-ce qu’il nous faut : des côtelettes d’agneau pour le barbecue, une laitue, un concombre et des tomates pour la salade, un bon breb…

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Le désert pour soi
GQ
Lifestyle — 1 juillet 2011
Le désert pour soi

Si on avait su, on aurait sorti les mouchoirs. On les aurait agités par la fenêtre avant le décollage. On aurait dit au revoir à la vie. Les flamants roses et les troupeaux de zèbres que notre avion a survolés, on les aurait photographiés pour se souvenir. Car là où on est, il n’y en a plus, ou si peu. Là où on est, c’est l’extrémité nord du parc naturel de la Skeleton Coast, la « Côte des squelettes », le cimetière de la Namibie. Aucune voiture ne peut accéder à cette contrée du nord-ouest du pays. Un avion de tourisme dessert l’unique destination : le lodge tenu par Wilderness Safaris, dont les clients sont les seules personnes autorisées à visiter la région, fermée au public. Le privilège est énorme. La sensation de vide plus grande encore. Dès notre arrivée, le staff nous abreuve de conseils : boire beaucoup pour éviter les migraines (« le vent souffle à 60-70 km/h dix mois par an »), prendre un pull (« on peut avoir quatre saisons en un jour »), ne jamais se promener seul (« le p…

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