La guerre des chefs est déclarée
Le commis tient le fémur fermement plaqué contre la souche de bois. Grillé à la braise quelques minutes plus tôt, l'os est encore chaud, le cartilage, noirci de morsures, comme si le feu n'avait pas fini de le ronger. Debout de l'autre côté, le chef arme la scie et, lentement, avec la dévotion du prêtre rompant le pain, sectionne l'os en cinq, un tronçon par table. La découpe terminée, l'équipe en salle reprend sa procession d'assiette en assiette, versant la moëlle sur la salade de cœur de bœuf cru préalablement servie. Sauvage, rustique, cérémonielle, ainsi va la cuisine de Magnus Nilsson, le chef chasseur-cueilleur du Fäviken, minuscule table d'hôtes perdue au milieu d'un domaine de 8 000 hectares, à 800 kilomètres au nord de Stockholm. Ici, tout est cuisiné à partir de produits locaux. Le sol étant gelé la moitié de l'année, Nilsson sèche son gibier et fermente ses navets selon les méthodes traditionnelles du peuple sami. Bien que formé à Paris dans les cuisines du chef trois étoil…
Lire l'article →Seul au monde
Observer une baleine sans sortir de son lit, méditer dans un désert de pierres, siroter du thé vert au cœur d’une bambouseraie… GQ a sélectionné 10 hôtels de rêve loin, très loin des sentiers battus.
Lire l'article →Meat Generation
D'une certaine façon, le projet de Franck Ribière ne pouvait pas tomber plus mal. En cette fin d'année hygiéniste, la mode est à l'abstinence, tendance végétarienne. Alain Ducasse a banni la viande du Plaza Athénée, la ville de Zurich a étendu les menus végétariens dans ses cantines, et Paul McCartney improvisé un rap au profit de la campagne Meat-Free Mondays (pour des lundis sans viande). Autant dire qu'avec Steak (R)évolution, Franck Ribière jette un gros pavé de rumsteak dans la mare. Deux pavés, en fait : après le livre, récemment paru (1), l'agitateur récidive avec un documentaire à la Mondovino, en salles le 5 novembre, dans lequel il raconte ses pérégrinations "à la recherche du meilleur steak du monde". "Lorsque j’ai présenté le projet à des financiers, se rappelle-t-il, je n’ai eu droit qu’à des réponses du type : « Super idée, mais ce n’est pas le bon moment ! »". Raison de plus, a-t-il estimé, pour "remettre les pendules à l'heure".
Lire l'article →Le guide du voyageur (stylé) du futur
Scanners lasers moléculaires, divertissements nouvelle génération ou valises intelligentes, le hi-tech investit l'industrie du voyage, au point de rendre bientôt agréables les plus longs courriers. Mode d'emploi des dernières innovations qui feront de vous le parfait gentleman passager des années 2020.
Lire l'article →Larmes à gauche
Un homme politique qui pleure, ça, c’est de la bonne télé. La plupart sont tellement robotisés, réponses à côté et argumentaires en trois points, qu’une grosse colère mal maîtrisée, avec regard perdu, trémolos, haut-le-corps et moulinets des bras, on aime, on prend, ne coupez pas ! Le 29 mars, à l’heure des résultats du deuxième tour des élections départementales, BFM TV n’a pas coupé. L’interview en duplex du « frondeur » de l’aile gauche du PS Jérôme Guedj a duré près de 6 minutes. 5 minutes 55, pendant lesquelles le président sortant du conseil départemental de l’Essonne (91) impute la défaite à l’exécutif, exhortant François Hollande et Manuel Valls à « renouer avec les classes populaires », sans quoi ces élections n’auront été que « la répétition générale de 2017 ». Le premier ministre aurait d’autant moins apprécié la charge que l’Essonne, dont il a administré la ville d’Evry pendant onze ans, a été érigée par la droite en symbole rougissant de la déculottée nationale. « S’il s’é…
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